Quand on fait l’instruction en famille, certains éléments du programme semblent vraiment répétitifs. C’est mon cas car je n’anticipe pas. Je pensais que les contes ne seraient vu qu’en élémentaire, donc nous avons fait beaucoup de choses sur le sujet. Mais on retrouve l’étude de contes en 6e et en 5e et plusieurs possibilités s’offrent aux parents.
→ ne pas les étudier et faire d’autres thèmes
→ voir ça comme une révision
→ chercher ce qui est vraiment prévu et comment on peut le faire avec un enfant qui est plus proche de l’adolescence que de l’enfance.
J’ai vécu la troisième possibilité, non par choix mais parce que ma fille adore les contes. Il en existe tellement, dit-elle, qu’on ne peut se lasser. Voici donc des pistes et des ressources pour étudier les contes au collège, en profitant pleinement de la maturité des enfants.
Réviser les contes, enrichir sa culture générale
Voici trois livres que j’aime vraiment beaucoup et qui sont d’excellents supports pour introduire les contes au niveau collège ou pour simplement réviser / vérifier les connaissances de chacun sur le sujet.
– Il était une fois… contes en haïku
Ce petit livre présente sur chaque double page un haïku et une illustration faisant référence à un conte précis. C’est parfois facile à deviner, parfois un peu plus complexe (la « solution » est disponible en dernière page). C’est mon préféré des trois.
– Dans les poches d’Alice, Pinocchio, Cendrillon et les autres
Cette fois-ci on cherche sur chaque double page à identifier un personnage à partir d’objets dessinés. Là encore, ce n’est pas toujours si facile, on effectue un vrai travail d’enquêteur. C’est le livre préféré de ma fille.
– La foire aux contes
Cet album se présente comme un catalogue publicitaire avec des produits assez… incroyables. On y trouve par exemple de la pâte à tartiner Enfants, un aliment que Ogresse a noté 5 étoiles sur 5 avec un avis client élogieux. Les illustrations sont une association d’objets photographiés et de dessins. C’est très drôle et ça donne plein d’idées pour faire de la rédaction / création.
Les contes en 6e
Techniquement, il n’est pas précisément questions de contes, mais ils sont inclus, suivant les manuels dans certains thèmes.
Le programme de 6e comprend (source) :
– le monstre, aux limites de l’humain ;
– le récit d’aventure ;
– le récit de création et la création poétique ;
– résister au plus fort, ruses, mensonges et masques.
Techniquement, on peut mettre des contes partout, sauf les récits d’aventure.
Côté monstres, il suffit d’en choisir un, ogre, loup, sorcière, puis de le chercher, un peu comme dans une enquête policière. On se rend alors vite compte qu’il n’est pas si lisse et que d’un texte à l’autre des nuances apparaissent. On peut aussi voyager et lire des contes de différents pays.
L’activité finale peut être la création d’une affiche ou pourquoi pas d’un générateur d’histoire (sur le principe de celui-ci mais adapté au contexte).
Dans ce cadre, je vous conseille le livre Loup, qui es-tu ? et le film Les enfants Loups.
On peut aussi se concentrer sur les sirènes et pas juste celle d’Andersen. Je vous conseille les deux magnifiques livres suivants : Sirènes de légende (qui présente 10 sirènes de différentes cultures) et Atlas des sirènes (plus complet mais on s’éloigne d’une présentation en conte).
Mais on peut aussi éviter les contes en basculant du côté de la mythologie grecque. Scrineo propose une superbe collection de récits par Sylvie Baussier.
Côté création, c’est ce qu’on appelle les contes étiologiques.
Cela peut être l’occasion de lire des contes de votre région car il y a toujours des histoires qui expliquent la forme d’une montagne, le rythme des marées, la présence d’un puits ou d’un moulin. Cela permet aussi de donner une certaine échelle aux contes qui portent en eux un certain universalisme alors que l’aspect oral les ancre en priorité dans un territoire donné.
Il est également possible de se concentrer sur un pays lointain et pour cela, la collection Tam Tam de Cipango est intéressante.
Ce thème invite à imaginer et créer. Il est d’ailleurs possible de consulter en PDF un recueil créé par des élèves de 6e. Une liste de pourquoi et de comment qui fait sourire.
Ou alors, on les évite, avec des textes comme Gilgamesh, la Genèse, la présentation des différentes planètes dans le récit Le petit Prince ou de la poésie.
Enfin pour ce qui est de résister au plus fort, on peut partir de contes « classiques » comme Jack et le haricot magique, Le petit Poucet et bien d’autres. Ou alors, on peut y voir l’occasion de se concentrer sur les détournements de contes.
Si initialement Le Petit Chaperon Rouge se fait dévorer, dans les détournements, la petite fille échappe souvent au loup, avec un humour plus ou moins grinçant. Personnellement, j’aime beaucoup Et pourquoi ? de Michel van Zeveren ainsi que Un petit chaperon rouge de Marjolaine Leray.
Autrement, c’est le moment de lire des fables de La Fontaine ou des pièces de Molière.
Les contes en 5e
Pour ce niveau, le programme est plus explicite. Dans le thème « Imaginer des mondes nouveaux », il y a les contes merveilleux. L’adjectif est intéressant, même si ça couvre un très grand nombre de contes. Disons qu’il faut se concentrer sur les textes courts, imaginaires, avec de l’irréel considéré comme « normal » par les personnages.
Ce qui me plaît avec le niveau 5e, c’est que l’on peut vraiment proposer des textes variés et les associer à d’autres éléments. L’idée est surtout de découvrir de nouveaux mondes.
Lire La Belle et la Bête et voir le film de Cocteau ou Peau d’âne et la version de Jacques Demy.
Découvrir le pays imaginaire de Peter Pan, faire de la cartographie, mêler les contes pour créer une nouvelle unité.
Suivre Alice à travers le pays des merveilles et étudier sa réaction et sa capacité d’adaptation par rapport à celles de Chihiro (de Miyazaki). Notez qu’il y a plusieurs ressources à imprimer sur Chihiro sur le blog La légèreté des lettres.
Conclusion : faire sortir les héros des contes
Les contes sont des éléments qui permettent de construire une culture commune. Si en France tout le monde connaît Hansel et Gretel, au Japon on n’a pas besoin d’expliquer qui est Momotaro. Il est donc illusoire de croire que l’on peut faire le tour de la question. J’aurai pu ajouter les contes des Mille et Une nuits par exemple.
Ce thème ne doit donc pas se limiter au cours de français et au temps scolaire. Au contraire, le conte est populaire par essence et cela se voit encore aujourd’hui. De nombreux films sont des détournements ou des réécritures. Des romans piochent directement leur trame dans des textes classiques. Des textes considérés eux-même comme classiques, ainsi que des publicités et des articles de journaux font régulièrement des clins d’œil à cette culture commune. Il suffit donc d’être attentif pour les repérer autour de soi !