On n’instruit pas nos enfants pour l’inspecteur !

En France, quand on fait l’instruction en famille, nous devons accepter un rendez-vous annuel avec les services de l’Éducation Nationale. Suivant les régions, il a lieu entre mi-novembre et mi-mars. Techniquement ce rendez-vous sert à vérifier qu’il y a bien une instruction dispensée à l’enfant concerné.

Dans les faits, nous avons déjà évoqué ce sujet à plusieurs reprises car il semble y avoir autant de façon de faire qu’il y a de familles. Il est alors difficile de se préparer sans connaître les questions de l’inspecteur.

Ces rendez-vous font peser un stress énorme sur les familles puisqu’ils peuvent déboucher sur une injonction de scolarisation (après un second rendez-vous, d’accord, mais les émotions embrouillent vite tout – le rappel de la loi est ). La pression est parfois tellement importante (peu importe la raison) que l’on peut perdre les pédales et se lancer dans une instruction qui semble totalement tournée vers les attentes de l’inspecteur. On s’y prépare parfois comme pour le bac, transmettant la pression à nos enfants.
Attention, je ne reproche rien à personne. Moi-même, j’ai des montées de stress entre le moment où je reçois ma convocation et le jour du rendez-vous. Je veux finir tel projet en vitesse pour l’emmener car je sais qu’il répond aux attentes habituelles et je délaisse tel autre qui nous plaît plus car il est moins Éducation Nationale.

IEF et RDV avec l'inspecteur

Pourtant, je ne connais aucun parent qui a fait le choix d’instruire à la maison pour faire plaisir à l’inspecteur !

Cette année, pour la première fois, j’étais sereine sur notre instruction. Stressée par le lieu nouveau, le fait de ne pas savoir ce que l’on allait attendre de nous, etc. Mais sereine sur mes choix, mes supports, bref, sur l’instruction de ma fille.

Cette sérénité je la dois à un roman dont j’ai oublié le titre car je ne l’ai jamais fini.
L’un des personnages doit passer un concours pour devenir plus ou moins militaire. La veille de l’examen, elle regarde ses camarades se détendre avec beaucoup de mépris envers eux. À la place, elle veut nettoyer son épée et répéter quelques mouvements.
Elle reçoit alors la visite d’un ancien, déjà admis comme militaire. Celui-ci lui dit à peu près ça :
« devenir un soldat, c’est être prêt à intervenir n’importe quand. Ce que tu as appris pendant tes études n’a pas vocation à être utilisé demain, mais tous les jours de ta vie. C’est donc ce que tu as appris tous les jours de tes études qui comptent le plus et pas ce que tu fais à la veille du concours ».

Nous n’instruisons pas nos enfants pour l’inspecteur, mais pour leur donner des connaissances pour toute leur vie. C’est toute l’année que nous les aidons à grandir et à apprendre. Le rendez-vous n’est qu’un rendez-vous. Stressant, oppressant, mais limité dans le temps, nos interlocuteurs ne font que regarder par un petit trou l’immensité du travail effectué au fil des ans.

raison pour instruire à la maison

Alors quand l’administration embarque notre cerveau et notre cœur dans des réflexions angoissantes, nous devrions prendre le temps de penser à notre vraie raison de faire l’instruction en famille. Pas celle en quelques mots que l’on donne à la mairie pour que ça rentre dans un formulaire.
Celle que l’on a en nous, complexe, multiple et bien souvent liée à une idée simple : l’amour que l’on a pour nos enfants.

Illustration en provenance de Pixabay.

2 réponses sur “On n’instruit pas nos enfants pour l’inspecteur !”

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