Cette article est un compte-rendu de visite rédigé par Yza. C’est une façon de voir que les apprentissages sont multiples en IEF. En conclusion, elle nous donne quelques ressources sur le chocolat (pour préparer votre propre visite de chocolaterie ?)
Nous avons régulièrement l’occasion de participer à des sorties pédagogiques organisées à tour de rôle par d’autres parents de la région. Cela permet d’apprendre autrement, d’ancrer davantage les connaissances de manière immersive et de rencontrer des professionnels passionnés qui aiment partager leurs savoir-faire. Ainsi en juin, nous avons visité une chocolaterie artisanale à côté de Lille, un lieu qui propose des visites ouvertes à tous (sur réservation).
Pour notre visite de la chocolaterie Encuentro, notre groupe a été accueilli par Anaïs, une charmante jeune femme passionnée par son métier. Les locaux, situés dans une ancienne filature, sont lumineux et chacun des membres de l’équipe peut voir les autres à travers les grandes baies vitrées qui séparent chaque poste de fabrication artisanale du chocolat.
Les origines de la chocolaterie Encuentro
Le nom de la chocolaterie, Encuentro, vient de l’espagnol et signifie « rencontre ». Il symbolise en quelques sortes la rencontre entre le chocolat et les créateurs français de la chocolaterie lorsqu’ils étaient en République Dominicaine, tout en rappelant une plage du même nom de ce pays des Caraïbes.
C’est après plusieurs années, et une première expérience de fabrique de chocolat à Punta Cana, avec visite et dégustation, que les premières tablettes Encuentro ont vu le jour.
D’abord installée en région parisienne, c’est à présent dans ses locaux de Saint-André-lez-Lille que la chocolaterie accueille ses visiteurs pour leur faire découvrir toutes les étapes de fabrication du chocolat, depuis la fève sèche jusqu’à la plaque de chocolat. Car tout est fait dans ces locaux : la fabrication, l’emballage et même la vente dans une petit boutique que l’on découvre en rentrant dans les locaux.
Traitement des fèves avant leur arrivée dans la chocolaterie
Après avoir enfilé nos sur-chaussures et charlottes et avant de passer voir chacun des postes de travail des salariés d’Encuentro, notre guide nous a expliqué comment ça se passe en amont, dans les pays producteurs de fèves de cacao.
Plusieurs étapes sont nécessaires avant l’envoi des fèves à Encuentro :
• La récolte des cabosses cueillies manuellement,
• L’écabossage pour récupérer les grains,
• La fermentation en plusieurs étapes,
• Le séchage des fèves de cacao.
Traitement des fèves dans la chocolaterie
La visite a principalement consisté en la découverte de chaque poste couvrant les différentes étapes de fabrication du chocolat, en partant de la fève jusqu’à la plaque de chocolat.
Les fèves de cacao réceptionnées par la chocolaterie Encuentro arrivent dans de grands sacs de toile de jute sur lesquels sont inscrit la provenance. Nous avons eu l’occasion de sentir et de goûter les fèves sèches brutes. À l’ouverture du sac, on sent une légère odeur d’alcool. Les fèves sont assez dures à casser à la main et ont un goût vraiment très amer (d’autant plus si l’on mange la pellicule qui entoure la fève).
Puis le tri des fèves est fait manuellement pour garder le côté artisanal. Les enfants ont été mis à contribution pour trier quelques fèves de cacao dans lesquelles notre guide avait placé quelques fèves à trous, cailloux et rachis. Ils ont passé l’épreuve haut la main !
Pour découvrir la torréfaction, nous nous sommes regroupés devant un grand four vertical qui ressemble un peu à celui dans lequel les boulangers cuisent leurs baguettes. Là, nous avons comparé une fève torréfiée avec une fève séchée : la fève est très cassante après torréfaction, contrairement à la fève sèche qui est très dure (j’ai littéralement explosé la mienne en croyant qu’elle serait aussi dure qu’avant la torréfaction).
Nous avons goûté des fèves torréfiées. Elles ont meilleur goût que les fèves sèches mais gardent un côté amer. En revanche, la torréfaction apporte cette chose qui fait que l’on a envie d’en reprendre encore et encore.
Une fois notre dégustation terminée, nous sommes passés dans la pièce où se passent le concassage et le vannage qui transforment la fève en grué qui sert à la fabrication du chocolat.
L’une des machines a été fabriquée spécifiquement par Encuentro et permet de récupérer la poussière de fève pour la transformer en une infusion (la dégustation s’est faite en fin de visite et c’est très bon).
C’est dans la pièce suivante que nous avons découvert comment est obtenue la pâte de chocolat par conchage du grué (je ne vous raconte pas l’odeur ! Mmmmh !).
Au même endroit, la pâte de chocolat est mise à maturer. C’est assez bizarre car les gros blocs sont d’une couleur plutôt grise… rien à voir avec la couleur du chocolat !
Après nous avoir mis l’eau à la bouche avec la bonne odeur de chocolat, nous avons observé la fabrication des tablettes de chocolat à travers la vitre de la dernière pièce (seuls les enfants ont été admis dans cette pièce car il n’y avait pas assez de place pour tout le monde). Les enfants étaient ravis puisqu’ils y ont fabriqué leurs propres chocolats 70% en forme de dinosaures à l’aide de la tempéreuse et de la table vibrante à partir des fèves de cacao du Guatemala.
Le temps de dégustation à la fin de la visite de la chocolaterie artisanale
Le chocolat Encuentro est un chocolat exclusivement noir fait à base de fèves de cacao et éventuellement de sucre de canne en poudre. Dans cette chocolaterie, ils ne font pas de chocolat au lait. Toutefois, il existe quelques déclinaisons de tablettes avec des noisettes, des oranges confites, etc. Les ingrédients ajoutés le sont après avoir coulé le chocolat dans les moules car la marque refuse de mélanger le chocolat à quoique ce soit lors de sa conception.
Lors de notre visite nous avons dégusté des chocolats d’origines différentes et tenter de retrouver les arômes qu’ils dégagent :
• Pérou 70% : fruits rouges et fruits secs (j’ai trouvé qu’il avait un goût de framboise),
• Congo 70% : plutôt terreux (ça m’a rappelé la betterave),
• Bali 70% : très doux avec des notes de thym, romarin, prune (je n’ai pas su déceler les arômes de celui-ci),
• Haïti 85% : notes d’agrumes (léger goût d’orange pour ma part),
• République Dominicaine 100% : vraiment très très amer (les enfants ont réclamé de l’eau pour enlever le goût qui n’était pas super agréable).
Nous avons aussi dégusté leur pâte à tartiner qui contient 60% de noisettes, 25% de cacao et 15% de sucre. Elle a été fort appréciée des enfants et parents. Pour ma part, c’était beaucoup trop sucré mais probablement car je n’en mange jamais à la cuillère. Par contre, on sent vraiment bien le goût de la noisette.
La curiosité était plus sur la dégustation de leur infusion de cacao. J’avoue avoir été agréablement surprise par cette boisson car on sent vraiment bien le goût du cacao sans que ce soit amer.
Quelques ressources sur le chocolat
Puisque notre sortie a été effectuée dans un cadre pédagogique, j’avais fait des recherches pour aller plus loin. Voici donc les ressources sur le chocolat que j’ai noté (cliquez sur les titres des livres pour avoir toutes les références ou pour l’acheter) :
• Du cacao au chocolat : L’épopée d’une gourmandise : c’est le livre sur lequel notre guide s’est basé pour illustrer ses propos. Il explique l’histoire du chocolat, sa culture, ses transformations ainsi que le côté nutritionnel et gustatif. C’est plutôt un livre documentaire assez complet sur le sujet avec de belles photos.
• Le chocolat (collection Mes P’tits Docs des éditions Milan pour les 4-7 ans) : ce livre documentaire aux pages plastifiées explique la culture du cacao, le transport et la transformation des fèves, le cacao à travers l’histoire, les métiers, etc.
• Le chocolat (collection Mes docs à coller des éditions Milan pour les 4-7 ans) : c’est un livret fins aux pages plastifiées qui permet d’aborder le sujet du chocolat avec les plus jeunes via des stickers qui viennent compléter les images illustrant le texte. Peut venir compléter par une activité le livre précédent.
• Le chocolat (collection Mes premières découvertes des éditions Gallimard jeunesse pour les 3-6 ans) : ce petit livre documentaire sur le chocolat propose une alternance de pages cartonnées et plastifiées transparentes reliées par des spirales. De belles et grandes illustrations et peu de texte explique l’histoire du chocolat, sa fabrication et son utilisation suivant les pays.
• L’ours très très câlin (album pour les 3-5 ans) : c’est l’histoire d’un ours qui part acheter du cacao au magasin et qui fait des rencontres sur son chemin. Un livre bienveillant et plein d’empathie avec de très belles illustrations.
• Grand-mère Sucre, grand-père Chocolat (album pour les 3-5 ans) : ce petit livre aux pages plastifiées est sur le thème de la dispute et de la réconciliation, avec de belles illustrations. Mes enfants l’aiment beaucoup.
• Charlie et la chocolaterie (roman jeunesse à partir de 8-10 ans) : le chocolatier excentrique Willy Wonka, dont l’usine de chocolat est fermée depuis longtemps au public, décide de cacher 5 tickets d’or dans des tablettes de chocolat à travers le monde. Seuls les gagnants pourront visiter la chocolaterie et un seul apprendra les secrets du chocolatier. Un livre à dévorer !
• Deux graines de cacao (roman jeunesse à partir de 10-11 ans) : ce roman part de la culture du cacao mais le sujet principal est l’esclavage. Le thème de l’adoption y est aussi abordé, je vous donne mon avis plus en détail ici.
• Deux vidéos de C’est pas sorcier sur le cacao et le chocolat et sur les secrets du chocolat.
• Une vidéo qui part de la récolte des cabosses jusqu’à la fabrication du chocolat.
• Une vidéo courte sur la fabrication du chocolat.
• Des cartes de nomenclature sur le chocolat : ici.
• Un livret sur le chocolat : ici.
• Un site avec plusieurs liens vers des ressources : ici.
• Le jeu de société Cacao (à partir de 8 ans) : c’est un jeu de placement de tuiles familial de 2 à 4 joueurs aux parties d’une durée moyenne de 45 minutes.
En conclusion
Nous avons tous été conquis par la chocolaterie artisanale Encuentro (je tiens à dire je n’ai pas d’actions chez eux 😉). Toutes les personnes qui ont visité la chocolaterie (nous étions le premier de trois groupes de familles IEF) en sont revenues enchantées. L’accueil était vraiment au top et nous avons eu de réels échanges sympathiques avec différentes personnes de l’entreprise. On sent bien la passion pour le cacao qu’elles éprouvent ainsi que leur réelle implication dans le côté artisanal du métier de chocolatier.
Le plus : chacun est reparti avec sa plaque de chocolat 70% ! Les enfants ont même ramené leur petit paquet de chocolats en forme de dinosaures.
Pour ma part, j’avoue m’être attardée dans la petite boutique et m’être laissée tenter par une plaque de chocolat aux noisettes ainsi que par une boîte d’infusion de cacao.
Si vous avez l’occasion de visiter cette chocolaterie allez-y ! En plus, c’est l’occasion de soutenir un savoir-faire artisanal !