Nos dernières lectures : mars 2023

Chaque mois, j’anime un club lecture pour un petit groupe d’enfants en instruction en famille. Lors de certains rendez-vous, chacun présente le livre de son choix. La seule contrainte est que ce soit un livre, en dehors de ça, tout est accepté. À d’autres rendez-vous, nous échangeons tous sur le même livre (qui a été choisi lors d’un vote). J’adore ce type de rencontre car il s’agit alors de discuter afin de mieux comprendre un livre. L’idée est de croiser les regards car la lecture est une activité extrêmement personnelle. Certains sont sensibles aux personnages, d’autres se concentrent sur l’écriture. C’est particulièrement stimulant à chaque fois.
Le hasard veut que ce mois-ci, un des livres présentés ait été lu par plusieurs personnes. Bon, ce n’est pas totalement le hasard car deux des chroniqueuses sont de la même famille. Mais j’aime l’idée de mettre ces avis côte à côte, comme des pièces d’un puzzle. À vous de décider ensuite, si vous allez à votre tour le lire et ajouter votre propre pièce.

Tiphanya, maman, présente : Un deux trois

J’ai craqué pour la couverture de cet album tout doux.
Le printemps approche et le renard a hâte de revoir son ami le loir qui a hiberné. Mais en son absence, il s’est fait un nouvel ami. Et si le loir était vexé ? Alors le renard garde le secret et tente de préserver ses deux amitiés jusqu’à ce que finalement il découvre que jouer à trois est tout à fait possible !
Les illustrations sont pleines de douceur et on découvre un printemps lumineux. Le texte est simple mais bien rythmé. Une lecture parfaite pour l’arrivée des beaux jours et les retrouvailles en plein air avec les amis car comme le loir, j’ai tendance à hiberner pendant l’hiver, en tout cas à voir bien moins de monde.
Un deux trois – Giorgio Volpe & Paolo Proietti

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Lili, 9 ans, présente : Les enfants de la Révolution

Pourquoi as-tu choisi de présenter cette bande dessinée ?
J’adore l’Histoire de France. Elle parle de scènes historiques du temps de la Révolution française de 1789 et d’après.
J’ai été attirée par le fait qu’on suive une enfant pendant cette période.
Que raconte cette bande dessinée ?
On suit une petite fille, Margot, qui vit du temps du règne de Louis XVI.
Elle suit sa maman, lavandière, dans les manifestations des femmes à Paris.
Elles expriment leurs colères et leur faim au roi et à la reine. Deux ans plus tard, Margot a 9 ans.
Elle rencontre une dame Charlotte, qu’elle imagine être une révolutionnaire. Margot la suit car elle veut savoir comment elle aide le peuple à changer mais il s’avère que c’est la meurtrière de Marat.
Les enfants de la révolution – Thibaud Guyon

Nine, 11 ans, présente : Le château solitaire dans le miroir

C’est l’histoire de Kokoro, une enfant japonaise. À cause du harcèlement qu’elle subit, elle ne va pas à l’école et ne sort pas de chez elle (à peine de sa chambre). Mais un jour, son miroir va s’allumer et elle va se retrouver projetée dans un château avec six autres enfants et Mademoiselle Loup (une petite fille avec un masque de loup). Ils ont tous en commun de fuir l’école mais pour différentes raisons.
Le récit se déroule sur une année et chaque chapitre représente un mois. Au fil du texte, les enfants deviennent amis et trouvent une raison de sortir de chez eux.
J’ai bien aimé car il y a plein de références à des contes. La magie et la réalité se croisent, sans que la magie prenne toute la place. C’est plus un récit de vie. Le sujet était un peu difficile, car ça parle de harcèlement à l’école, de violence à la maison, et on découvre la vie de tous les personnages. C’était triste de se dire que des gens vivent comme ça. Heureusement à la fin, on sait que les enfants s’en sortent, c’est positif.
Le château solitaire dans le miroir – Tsujimura Mizuki

Un livre, trois lectrices : J’ai fui l’Allemagne nazie

Yza, maman, nous propose d’abord d’en savoir plus sur J’ai fui l’Allemagne nazie de Yaël Hassan, avant de donner son avis.
J'ai fui l'Allemagne nazieCe livre fait partie de la collection Mon Histoire au même titre que Je suis une esclave. Il est écrit, comme les autres, à la manière d’un journal intime.
Dans cet ouvrage, Ilse, 13 ans, est une jeune allemande d’origine juive qui ne comprend pas pourquoi elle est exclue de son école, ni pourquoi les vitrines des magasins juifs ont toutes été détruites pendant ce que l’on appelle “la nuit de cristal”.
Son père lui offre un journal pour qu’elle puisse y écrire ses états d’âme. Dans ce dernier, elle relate le départ de sa tante pour l’Angleterre avec sa famille, la longue hésitation de ses parents à quitter l’Allemagne pour finalement partir à bord d’un paquebot, le Saint-Louis, en direction de Cuba. Mais arriveront-ils à destination ?
Comme dans tous les livres de cette collection que j’ai pu lire, on est vraiment immergé dans la vie du narrateur. En refermant le livre, on se demande comment le monde a pu laisser cela se produire.
Quelques pages se trouvent en fin d’ouvrage pour mieux comprendre le contexte historique.
À noter qu’il existe un film sur l’histoire de ce paquebot : Le voyage des damnés (1976).

Voici à présent l’avis d’Arc-en-ciel , 11 ans.
J’ai bien aimé ce livre, car, comme il est sous la forme d’un journal intime, ça nous permet de nous mettre à la place du personnage. C’est une histoire choquante, mais cela nous permet de savoir ce qui se passait pour les juifs allemands après l’arrivée au pouvoir d’Hitler.

Enfin, l’avis de Nine, 11 ans, qui l’a lu dans le cadre de la préparation d’un lapbook sur la deuxième guerre mondiale.
Je n’ai pas du tout aimé car j’ai trouvé ça très lent et je suis restée sur ma faim. Il y a plein de choses qui auraient pu être approfondis mais que l’auteur ne présente pas. Je pense que pour profiter vraiment du récit, il faut déjà connaître pas mal de choses sur la seconde guerre mondiale ou lire le documentaire mais il est à la fin.
Je ne peux même pas vraiment me baser sur le fait que ce soit vrai car même si c’est une fiction basée sur des événements historiques, on ne sait pas quelle part est inventée, quelle part est vraie. Par exemple, dans sa biographie de Molière, Sylvie Dodeller dit quelle partie vient de son imagination, c’est plus facile de faire le tri.

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