La musique en cycles 2 et 3 en instruction en famille (IEF)

Saviez-vous que la musique est une matière à part entière à l’école avant même le collège ? On a tendance à l’oublier car elle est souvent liée à d’autres activités ou projets. Pourtant, ce n’est pas qu’une question de culture générale, enfin si, mais une culture générale que l’Éducation nationale a choisie de rendre obligatoire à tous. Alors comment faire de la musique en cycles 2 et 3 en instruction en famille ? Quels sont les attendus ? Joue-t-on encore de la flûte ?

Si les cycles 2 et 3 sont regroupés dans cet article, c’est que les objectifs sont très similaires.

Les programmes de cycles 2 et 3 pour la musique

Sans chercher à entrer dans les détails (car nous n’y sommes pas tenus quand on fait l’instruction en famille), voici les grandes lignes pour l’éducation musicale jusqu’à la classe de 6e incluse.

Les deux mots clés sont : perception et production.
Soit écouter et faire de la musique.
Pour ce second point, fini l’époque de la flûte à bec, la chorale la remplace, la voix au lieu de la flûte.

Côté compétences, il s’agit de savoir :
– chanter ;
– écouter, comparer ;
– explorer et imaginer ;
– échanger, partager.

En cycle 3, on doit comparer et commenter, échanger et argumenter. Les deux changements se portent sur l’expression en français et l’organisation de ses idées.

Au final, l’enseignement repose sur cinq axes :
– la voix ;
– le corps ;
– le langage musical (savoir ce qu’est le timbre, la hauteur, l’intensité, le tempo et connaître quelques formes simples) ;
– le geste instrumental ;
– l’écoute.

Source : le site éduscol.

Développer sa culture musicale

Toute la partie « perception » concerne ce que l’on nomme vulgairement la culture musicale. Savoir identifier du jazz et du rock par exemple. Utiliser à bon escient les mots grave et aiguë. Reconnaître une musique qui annonce de l’aventure ou de la romance.

Deux enseignantes proposent des supports très pratiques pour débuter.
La classe de Mallory propose des fiches d’écoute avec une introduction à l’œuvre et un cadre pour s’exprimer soi-même. On y croise aussi bien Beethoven qu’Armstrong et Nougaro.
La classe de Clara propose des fiches sur le thème des musiques de film. Sur une page, on a directement le texte de présentations de trois ou quatre titres dans lequel il y a juste quelques trous à compléter. C’est beaucoup plus succinct mais c’est pas mal pour ceux qui veulent se focaliser sur l’oral.

Mozart était une femmeLe défaut de ces fiches ? Elles sont très masculines. Alors n’hésitez pas à compléter avec la lecture du lire Mozart était une femme, qui peut même se lire à voix haute avec les enfants les plus grands et les ados. C’est un excellent support pour connaître l’histoire de la musique.

Enfin, je vous conseille la fiche d’écoute de La légèreté des lettres. C’est une fiche vierge qui convient pour n’importe quelle musique de film.
La principale différence entre ce support et les précédents est que l’enseignante s’adresse à des collégiens. On est donc bien mieux dans les objectifs « écouter, comparer, commenter » et non juste connaître.
Cette fiche est à utiliser en guise d’introduction à un visionnage de film mais on n’est pas obligé de regarder le film.

Enfin, pour finir côté culture musicale, d’autres ressources complémentaires :
Arte Concert donne accès gratuitement ou en VOD à de très nombreux spectacles.
– le site de l’Opéra Nationale du Rhin et celui du Philharmonie de Paris ont des dossiers pédagogiques hyper complets sur des spectacles (et sur les métiers de ce type de lieu du machiniste à la costumière, en ce qui concerne le 1er lien). Si techniquement cela concerne un spectacle précis, de nombreuses pages peuvent être utilisées comme introduction pour d’autres visionnages.
les jeux à imprimer sur les instruments de musique du monde permettent de faire le tour du monde à travers des sonorités différentes.
– le podcast Klassiko Dingo fait par Radio France pour les enfants propose des émissions sur des sujets assez divers.
Figures de notes n’est pas le site le plus intuitif qui soit mais il permet d’avoir accès à des vidéos de présentation sur les instruments présents dans un orchestre.

S’initier au langage musical

Il ne s’agit pas d’être capable de déchiffrer une partition mais plutôt de comprendre comment cela fonctionne. Il est possible de regarder quelques cours de solfège mais ce n’est pas l’essentiel.

Solfego est un site d’initiation au solfège. C’est gratuit, un peu aride mais cela permet de s’y retrouver si on n’y connaît rien.
– Les vidéos de Pianotine Officiel permettent de savoir ce qu’est une portée, qu’est-ce que le rythme, etc.
– le Livre Le solfège pour débutants n’est pas très cher et permet d’avoir un support papier. Cela va plus loin que ce que l’on attend en général d’un apprentissage « scolaire » mais du coup ça permet de vraiment comprendre de quoi il s’agit.
Apprendre le solfège propose des petits jeux et des exercices autour des premières notions de solfège.

connaître le langage musical

Produire de la musique

Clairement, en instruction en famille, c’est là que ça coince. Est-ce que chanter sous la douche suffit ? Pas vraiment.

Il s’agit de produire de la musique dans le but de transmettre quelque chose. Sous la douche, ça ne va pas. Mais dans le cadre d’une soirée karaoké en famille, on s’approche déjà plus de l’objectif pédagogique. Pour l’atteindre, il suffit de chanter comme si on était le chanteur ou la chanteuse en train de filmer son clip. Il ne faut pas juste donner les paroles, il faut jouer, s’énerver ou tomber amoureux, mourir de tristesse ou danser avec ses amis.

Et c’est la même chose si l’on veut utiliser des instruments de musique. Le principe n’est pas de suivre une partition mais de raconter quelque chose en musique. On peut donc demander à un enfant de créer une histoire à raconter à toute la famille, avec pour seule contrainte d’intégrer des effets sonores. Utiliser un livre que l’on referme fort pour faire une porte qui claque. Porter des chaussures à talon pour faire entrer un personnage. Tirer des notes d’un violon pour produire un horrible grincement (le rire d’une sorcière ?).

Chanter pour produire de la musique
« Faire le show » est probablement la façon la plus simple de comprendre l’objectif dans la production musicale attendue.

Bref, rien de sorcier dans la musique aux cycles 2 et 3

à partir de ces différentes ressources, pour le cycle 3 en particulier, il faut prévoir, comme je le dis dans mon article sur la littérature en famille, du temps en famille.
Il faut discuter, échanger, ne pas être d’accord. J’adore cette musique car… Quand je l’écoute j’ai l’impression que … Moi je ressens … Mon instrument de musique préféré est … car …
Progressivement, on enrichit son vocabulaire et ses pensées pour s’exprimer et partager autour d’une thématique commune. C’est encore mieux si on le fait en s’amusant.

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