Si avec les années j’ai appris que Roald Dahl était un auteur controversé, j’ai toujours une certaine satisfaction à voir que ses textes continuent de vivre. Oui, je suis ambivalente envers lui. J’ai les poils qui se hérissent quand je pense au racisme dans Charlie et la chocolaterie ou aux propos antisémites qu’il a tenu. Sa famille a présenté des excuses publiques et les textes sont toujours disponibles partout. Je crois que ce qui me plaît, entre autres, c’est sa capacité à faire rêver avec des héros qui n’ont pas, ne sont pas, grand-chose au début du récit. Ce sont des enfants pauvres, malheureux, mal-aimés, loin de la belle maison de Fantômette ou des parents si conciliant dans Le club des cinq. L’écriture partage également totalement les émotions de ces enfants, l’espoir et le désespoir de Charlie qui rêve de gagner son ticket pour entrer dans la chocolaterie, les envies de vengeance de Georges Bouillon.
Dans cette chronique lecture de janvier, Roald Dahl n’est pas le seul auteur présent et j’espère que les différents chroniqueurs de cet article collaboratif vous donneront des envies de lecture ! Sur chaque titre se trouve un lien pour commander directement le livre en question.
Loulou, 8 ans 1/2, présente : La potion magique de Georges Bouillon
Georges Bouillon est un enfant qui a une horrible grand-mère car elle est très méchante avec lui. Un jour, Georges décide de se venger. Au début il songe à mettre un grand serpent dans son sac à main, mais il n’a pas de serpent. Puis il songe à mettre six gros rats noirs dans la pièce où elle se trouve, mais il n’a pas de rat. Alors, il décide de faire une potion magique pour la rendre gentille.
J’ai trouvé ce livre très rigolo, surtout à cause du poney qui s’appelle Vive-le-vent.
Dans ce livre il y a des images en noir et blanc.
La potion magique de George Bouillon – Roald Dahl
Loulou, 8 ans 1/2, présente : Charlie et la chocolaterie
Ce livre parle d’un petit garçon qui s’appelle Charlie. Il vit avec ses quatre grands-parents et ses parents dans une pauvre maison. à chacun de ses anniversaires, Charlie reçoit une tablette de chocolat. Un jour une annonce de monsieur Wonka, le chocolatier, passe dans le journal et les cinq heureuses personnes qui trouveront les tickets d’or pourront visiter la chocolaterie Wonka…
Ce livre est un peu surprenant dans le sens où il se passe des choses vraiment ridicules ou vraiment drôles. J’ai bien aimé parce que j’aime bien les choses rigolotes.
Charlie et la chocolaterie – Roald Dahl
Nine, 11 ans, présente : La revanche des Méchants
Lycie est une enfant normale si on met de côté ses crises de colère. Face à une affiche invitant les personnes ayant des crises en lien avec les phases de la lune, tout son quotidien va être bousculé. Elle apprend qu’elle est une Méchante et qu’elle doit se battre contre les Gentils. Elle découvre aussi que les contes ne sont pas toujours comme on les connaît et que les Gentils peuvent être méchants.
J’ai beaucoup aimé car cela concerne les versions originales des contes. Il y a beaucoup d’amitié. Mon personnage préféré est Cannelle, la descendante de l’ogre du Petit Poucet car elle est très intelligente et attachante.
Par contre, j’ai trouvé que les personnages secondaires (différents descendants des Méchants des contes) ne sont pas assez développés. J’aurai voulu en savoir plus sur eux. J’ai aussi eu du mal à savoir qui était adulte et qui était enfant, mais sinon c’est un livre fabuleux.
La revanche des Méchants – Fabien Clavel
Arc-en-ciel, 11 ans, présente : Martin, apprenti de Gutenberg
Ce livre est un journal intime d’un apprenti imprimeur qui se nomme Martin.
Il part à Strasbourg pour apprendre le métier de typographe (imprimeur) chez un ami de son maître Gutemberg qui lui se trouve à Mayence (en Allemagne).
Avant de le laisser partir, ce dernier lui demande de retrouver son ami Nicolas Jenson.
Il part très tôt de Strasbourg pour Paris à la recherche de Nicolas Jenson et rencontre un garçon nommé Emery …
J’ai assez bien aimé ce livre car c’est un sujet qui m’intéresse.
Martin, apprenti de Gutenberg: Carnet de voyage d’un imprimeur, 1467-1468 – Sophie Humann
Yza, maman, présente : L’histoire d’Helen Keller
Helen Keller était une enfant comme les autres jusqu’à ce qu’elle devienne sourde, muette et aveugle à la suite d’une congestion cérébrale.
C’est grâce à ses parents, qui la firent rencontrer de nombreux médecins, qu’Helen croisa la route d’Ann Sullivan, qui devint son éducatrice et sa meilleure amie.
Ce livre relate la vie d’Helen Keller depuis son enfance jusqu’à sa mort à plus de 70 ans. On y découvre sa vie avant Ann, où elle est dans le noir, le silence et l’incompréhension du monde et des gens qui l’entourent. Puis sa vie à partir du moment où Ann l’aide à « voir » le monde et à communiquer avec lui, tout en comblant sa soif d’apprendre.
J’ai vraiment bien aimé ce livre qui montre que ce n’est pas parce que l’on a un handicap lourd que l’on ne peut pas vivre une vie « presque » normale, ni même avoir confiance en soi.
Je conseille vraiment de lire ce livre qui est une belle leçon de vie et qui permet d’aborder les thèmes du handicap, du dépassement de soi, de la persévérance et de l’amitié. Ma fille vient d’ailleurs tout juste de le commencer.
L’histoire d’Helen Keller – Lorena A. Hickok
Tiphanya, maman, présente : Perfect on Paper
Darcy est une lycéenne boursière d’un établissement assez classe. Elle se fait plutôt discrète et elle a un secret qu’elle adore : elle donne des conseils romantiques aux élèves dans le besoin. Elle est d’ailleurs plus douée pour aider les autres que pour gérer ses propres peines de coeur. Sauf que tout semble dérailler de plus en plus quand un garçon découvre qu’elle est derrière ce service de conseils anonymes.
Voici une romance pour ados et jeunes adultes qui méritent d’être glissé dans de nombreuses mains. Sur le principe, le récit est classique et reprend des mécanismes bien connus avec une relation passant d’ennemi à amoureux. Toutefois, les chapitres sont agrémentés de certaines des lettres de conseil écrites par Darcy et leur contenu est génial. Il est question de se respecter soi-même, de comprendre la différence entre un besoin et un caprice (le besoin d’être rassuré, le caprice de vouloir son amoureux tout le temps à proximité). Elle rappelle que si on a besoin de mentir pour trouver un sujet de conservation avec un garçon qui nous plaît, c’est que ce n’est probablement pas le bon garçon pour se mettre en couple.
Il est également question de bisexualité (est-on toujours queer si on est dans une relation hétérosexuelle), de « normalité » par rapport au sexe (et que ce n’est pas parce que c’est dit normal que c’est ce qu’on doit faire).
Au final, c’est un roman léger, qui ne paye pas de mine, mais qui élève énormément le discours sur les premières relations de couple. Ça me donne envie d’avoir des ados autour de moi pour leur offrir (plutôt à partir de 14-15 ans, quand l’idée d’être en couple est sérieuse et réelle).
Perfect on Paper – Sophie Gonzales