En instruction en famille, l’école n’est pas une punition

Je crois que quand on fait l’instruction en famille (IEF), on l’a tous dit « si ça continue comme ça, tu retournes à l’école ». Quand on baigne dans ce mode de vie depuis plusieurs années, on connaît aussi des enfants qui ont été rescolarisés car ça n’allait plus. Il est alors facile de voir l’école comme une punition.
Pourtant, ce n’est pas rendre service à nos enfants de présenter les choses ainsi, de penser ainsi.

L’école est une véritable alternative à tout âge

Peu importe la raison pour laquelle on a opté pour l’instruction en famille, l’école ne devrait pas être une punition. Jamais.
On ne devrait pas l’utiliser comme d’autres parlaient du Grand Méchant Loup ou du Père Fouettard. Cela ne devrait pas être une entité qui sert à effrayer et donc à faire étudier plus dur les enfants.

« École » est un mot au sens très large et on suppose tous que nos enfants iront dans une école à un moment donné, que ce soit une université, un lycée professionnel ou un centre de formation pour adulte. Même l’auto-école est une école.
Une école est un endroit où l’on apprend. Toute école a des bons côtés et toute école peut avoir d’horribles aspects. Une école dite primaire, collège ou lycée, est marquée par son gouvernement et la culture du pays dans lequel elle se trouve. On ne peut juger de la même façon les écoles françaises , japonaises ou suédoises.

L'école n'est pas une punition mais un lien d'instruction
École de musique, auto école, école de danse, école de dessin, … il existe tellement de possibilités

Ceux qui vont à l’école ne sont pas de « mauvais enfants »

Si on entretient l’idée que l’école est une punition, le lieu où l’on va car on n’a pas assez étudié à la maison, que dire de tous ceux qui y sont ?
Il est facile de mépriser tous les enfants qui s’y trouvent, eux qui ne sont pas assez bien pour apprendre avec leurs parents, eux qui ne sont pas assez aimés de leurs parents pour rester avec eux tout au long de l’année.

C’est assez horrible comme vision du monde. Une vision simpliste que les plus grands peuvent surmonter mais on est loin de cette capacité chez les plus jeunes. Une vision méprisante alors même qu’au quotidien nous avons tous des proches, collègues, amis ou membres de la famille, qui sont allés à l’école.

Les enfants qui vont à l’école peuvent être heureux et s’y sentir bien. Ils peuvent être aimés de leurs parents qui eux-même ont fait le choix de s’accorder du temps pour s’épanouir.
Bien sûr, il y a aussi des enfants en difficulté scolaire mais cela ne dit rien de leur comportement ou de leurs liens familiaux.

Un enfant qui va à l'école n'est pas un mauvais enfant.
Un enfant qui va à l’école n’est pas un mauvais enfant, ni un enfant mal-aimé, mal-traité, mal-instruit.

L’instruction en famille n’est qu’une forme d’instruction parmi d’autres

Par ailleurs, l’instruction en famille est un poids non négligeable sur le parent instruisant (bien souvent la mère).
Ce mode d’instruction et ce choix de vie ne devraient pas se faire au détriment de la santé d’un des membres de la famille. Si la mère n’en peut plus, alors elle peut faire le choix de la scolarisation pour sa propre santé, pour son bien-être. Elle ne punit pas ses enfants : elle prend soin d’elle, ce qui est indispensable pour prendre soin de sa famille.

Cela concerne aussi bien la santé mentale que la santé physique et même la santé financière de la famille. Dans certaines situations, la famille a besoin que les enfants aillent à l’école où l’on a accès à une instruction qui doit être complète (selon la loi, je ne veux pas entrer ici dans des débats sur l’état de l’école) et à des horaires précis. Quand l’enfant est à l’école, on peut en tant qu’adulte travailler, se déplacer, passer des examens médicaux.

Enfin, impossible de ne pas penser au durcissement drastique d’accès à l’instruction en famille en France. Si on n’obtient pas l’autorisation, l’enfant doit aller à l’école. Un retour qui se fait pour certains à contre cœur mais qui a plus de chance de bien se passer si l’enfant n’a pas l’impression de subir une punition injuste.

Conclusion

Les enfants qui ont été scolarisés puis déscolarisés ont leur propre image de l’école. Certains en ont peur, d’autres ont vu leur confiance en eux être piétinée. Ils peuvent aussi être assez indifférents et n’y voir qu’un truc qui oblige à se lever tôt ou à rester assis toute la journée.
Nous, en tant qu’adulte, nous avons aussi notre propre vision, nos propres souvenirs et parfois nos propres traumatismes. Toutefois, en tant qu’adulte, nous avons une certaine responsabilité envers les plus jeunes pour les accompagner vers un « mieux », sans la crainte de devoir un jour entrer dans une école.

4 réponses sur “En instruction en famille, l’école n’est pas une punition”

    1. Bonjour,
      dans le tourbillon du quotidien et des émotions, je crois qu’on se laisse facilement dépasser. Là, j’avais envie de prendre le temps de poser des mots sur l’école alors qu’elle est vue comme un horrible nuage noir au-dessus des familles qui déposent des demandes d’instruction en famille en France.
      J’espère qu’au final l’article bouscule mais ne fait pas de mal.

      1. Merci pour cet article. Je suis passée par cette phrase (à tort, je le sais). Pas évident quand, en tant que prof (en exercice dans l’école publique) on voit les conditions d’instruction de nos élèves se dégrader, que notre fils qui a été scolarisé a vécu la phobie scolaire alors qu’il n’était qu’en maternelle. L’école n’est pas une punition, certes, elle devient (voir l’est) maltraitante et peu épanouissante (pour ceux qui n’ont pas la chance d’avoir une école qui propose une pédagogie et une ouverture).
        Mais vous avez raison, les généralités ne font de bien à personne et un jour, notre fils ira à l’école.

        1. Il est difficile de trouver l’équilibre entre une discussion sur l’actualité ou dans votre cas sur votre quotidien au travail, et sur l’école comme « horrible » alternative si on ne travaille pas bien en IEF. Bon courage pour accompagner au mieux, avec vos moyens, votre fils.

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