Si je propose depuis plusieurs années un club lecture aux familles en IEF de ma région, j’ai un peu poussé du pied mon amoureux pour qu’il propose un club science. Ayant du mal à lâcher prise (et lui détestant les téléphones et les réseaux sociaux), je dois dire que j’ai réfléchi (un peu trop?) à la question et participé à l’organisation. Ce n’est pas parce que toutes mes expériences de chimie sont des échecs, que je n’ai pas envie de permettre à ma fille de faire des choses sympas. Ce rendez-vous mensuel n’existe plus, mais je pense que nos réflexions pourraient être utiles à d’autres parents ou enseignants.
Pourquoi faire un club science ?
Quand on commence à s’intéresser aux sciences, on se rend vite compte que c’est un puits sans fin. Chaque personne peut se placer à une extrémité et ne jamais rejoindre une autre. Ainsi un enfant peut se passionner pour l’espace et un autre pour le corps humain.
L’idée du club science est de proposer un espace de parole où chacun vient présenter aux autres des sujets qui l’intéressent. Cela peut donc couvrir des sujets très variés. Et à chaque rendez-vous, chaque participant est à la fois dans la posture de celui qui transmet un savoir et de celui qui apprend.
Des rendez-vous qui reposent sur la curiosité des enfants
Chaque séance s’organise de la même façon. Chaque enfant/fratrie/famille* présente quelque chose. Techniquement, il n’y a pas de consigne supplémentaire. L’idée était tout de même de permettre aux autres de comprendre.
*Nous avons eu tous les cas de figure : l’enfant seul, le frère et la sœur, le fils et sa mère.
Ainsi ma fille a présenté la suite de Fibonacci puis a proposé à chaque participant de faire sa propre spirale à partir d’éléments que nous avions préparés au préalable.
Elle a aussi fait un exposé sur la découverte de l’eau sur Mars (d’un point de vue historique) puis tous ont fabriqué des gâteaux expliquant le principe des myrtilles que l’on trouve sur la planète rouge.
Un autre participant est venu avec un robot qu’il avait appris à programmer pour faire des dessins.
Un autre encore a apporté des boîtes de pétri pour parler de microbes. Ce jour-là, chaque enfant a récolté des microbes sur une surface de son choix. La séance suivante, le même enfant est revenu avec ses boîtes pour permettre à chacun de voir comment les microbes avaient évolué.
Ce ne sont que quelques exemples concernent les mathématiques, la programmation, la médecine et l’astronomie. Ce sont surtout des exemples qui reflètent des intérêts des participants dans un groupe bien précis.
Un animateur pour compléter et enrichir
Ce rendez-vous mensuel était animé par mon amoureux qui est curieux et qui s’intéresse à plein de questions scientifiques. Il essayait de savoir ce que chaque enfant allait présenter à l’avance (pour consolider ses propres connaissances afin d’aider en cas de besoin) mais il pouvait aussi improviser.
Concrètement, il s’assurait que le vocabulaire technique soit utilisé avec soin. Il reformulait si nécessaire certaines explications. Il posait quelques questions mettant en valeur la présentation en cours.
Puis, s’il restait du temps après le passage de tous les enfants, il proposait lui-même une expérience à réaliser après avoir réfléchi aux résultats possibles (pour émettre des hypothèses avant de commencer).
Lors du premier rendez-vous il a aussi invité à réfléchir à la notion de sciences. Derrière ce terme, on pense tout de suite aux laborantins dans leur tenue blanche, aux médecins et aux chercheurs obtenant de façon obscure des prix Nobel. Basiquement les sciences sont associées aux chiffres et c’est tout.
On a tendance à oublier les archéologues, les profs de maths, les météorologues, les architectes, les ingénieurs, les informaticiens, les géologues, les paléontologues, etc. Cette liste n’a fait que s’étoffer au fil des rencontres.
Des activités scientifiques solo ou de groupe
Un club science peut être l’opportunité de réaliser des projets proposés par des institutions scientifiques à destination des enseignants. Si certains peuvent être menés par un enfant instruit en famille, le plus souvent une dynamique de classe (et donc de groupe) est préférable. En effet, la discussion et le débat permettent de formuler des hypothèses et donc de creuser des pistes que notre environnement et notre culture personnels nous auraient fait éviter.
Je vous propose pour finir des idées d’expériences scientifiques ou d’activités. Certaines sont présentées sur le blog Mon autre reflet, d’autres déboucheront sur d’autres sites en accès libre également. Amusez-vous bien !
Un article regroupant des ressources sur le thème de la géologie.
Un tutoriel pour s’initier au code binaire et fabriquer un bracelet prénom.
Un avis critique sur le corps humain interactif de la marque Oregon Scientific (pour des heures de découvertes).
Une expérience présentée pas à pas pour chercher ce qui empêche l’oxydation des pommes.
Utiliser scratch pour apprendre à programmer et coder.
Des conseils pour découvrir de premières notions d’électricité avec peu de matériel.
Voici justement un projet qui est à privilégier en groupe : fabriquer une capsule de protection pour un « eggnaute » (un oeuf-tronaute) qui retourne sur Terre : ici et ici (en anglais) et là en français.
Un article en anglais que j’avais consulté avant de lancer le club science : How and why do you run a science club ?.
Expérience détaillée en anglais pour découvrir le pH à l’aide d’un chou rouge.
Un site avec des ressources britanniques sur la physique.