Une bande dessinée sur les troubles dys, voilà une promesse alléchante surtout quand l’autrice est directement concernée (et plusieurs membres de ma famille). J’ai donc lu cet été une telle BD et j’ai tellement aimé que je vous propose ci-dessous mon avis sur Dys & Ordinaire parce que tout le monde naît pas Einstein, avec quelques extraits.
Dys & ordinaire, une BD sur les dys au quotidien
Cette courte BD n’est pas un documentaire. Elle est informative mais elle se concentre sur la vie quotidienne de personnages (de fiction) avec des troubles dys. Tous les troubles sont pris en compte : dyslexie, dyscalculie, dyspraxie, dysorthographie et dysphasie (enfin, à peine pour celle-ci, c’est expliqué en intro).
Et puisque rien ne disparaît lorsque l’on célèbre ses 18 ans, les personnages ont des âges et des origines différents (il y a une ado noire, une maman solo, un homme qui semble neuroatypique, etc.)
Cela permet de suivre les relations au boulot, dans le couple, en famille, avec tous les croisements possibles à partir de cette base.
J’allais oublier : c’est une bande dessinée pour ados et adultes, une version audio est disponible en ligne. Pour les plus jeunes, je vous conseille cet autre article avec deux livres sur la dyslexie pour les enfants.
Des scènes courtes et efficaces
L’organisation du récit se fait via des scènes, parfois d’une seule page, chacune centrée sur un personnage précis. Le jour où Kaïs reçoit son diagnostic, les devoirs dans une ambiances volcanique de Louise, la collègue désagréable d’Anne-Sophie qui dit que « on est tous un peu dyslexique », l’entretien d’embauche de Joe, Aminata qui provoque la bazar en classe en sortant son ordinateur (qui lui est indispensable), etc.
Certains personnages sont très horripilants quand on connaît le sujet, mais je les ai aussi trouvés très pertinent. La prof qui pense que les aménagements en classe ne doivent pas se faire car il n’y a pas d’aménagements dans la vraie vie, la mère qui a peur que son fils soit ridiculisé de par sa dyspraxie, l’employeur qui n’a aucune idée de ce qu’est la dysorthographie.
Je me dis que cela offre une distance aux lecteurs qui découvrent toutes les facettes des troubles dys et que cela leur évitera peut-être te tenir les même propos.
Mon avis sur Dys & Ordinaire
Je n’ai rien appris, enfin si, qu’en fait toutes les personnes avec un trouble dys vivent beaucoup de choses en commun. Et pour ça, je pense que c’est un livre à mettre entre les mains de ceux qui se sentent seuls dans leur quotidien, même s’ils voient bien les autres dans la salle d’attente de l’orthophoniste.
Mais si je n’ai rien appris, c’est parce que le sujet m’intéresse et que j’ai déjà pas mal lu dessus.
Car autrement, j’ai trouvé que c’était très bien fait, avec un portrait complet et plein de nuances. Il n’y a pas une seule façon de vivre avec un trouble dys, quel qu’il soit.
C’est donc aussi le livre à offrir autour de soi, aux enseignants mais aussi aux proches qui aiment tant répéter que tout ça, c’est dans la tête ou que c’est un truc de fainéant.
Pour aller plus loin, je vous conseille aussi le compte Instagram de l’autrice : la fabrique du sentiment d’échec.
Conclusion
Avec cette bande dessinée, Athénaïs Fondrevelle permet à plus de monde que les amateurs d’Instagram de toucher du doigt la vie quotidienne des très nombreuses personnes qui ont un trouble dys, qu’elles l’annoncent haut et fort ou non. Dys & Ordinaire permet de mieux saisir la grande diversité des réalités, et donc des aménagements possibles, pour mieux jeter aux oubliettes les phrases dites et redites qui n’apportent rien.