Mon avis sur Anatole ne va pas à l’école

Les livres mettant à l’honneur un personnage instruit à la maison sont suffisamment rares pour qu’on les mette à l’honneur. C’est pourquoi je vous présente aujourd’hui Anatole ne va pas à l’école, un album souple pour les enfants de 3 à 7 ans. C’est l’une des deux histoires d’Anatole écrites par Marie Marchal et illustrées par Audrey Janvier.

Anatole ne va pas à l'école

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J’ai reçu le livre gratuitement de l’éditrice. L’avis ci-dessous n’en reste pas moins écrit en toute liberté comme tous mes articles.

Présentation du livre Anatole ne va pas à l’école

Ce livre est une présentation du personnage Anatole et surtout de son mode d’instruction. Le lecteur découvre le concept d’instruction en famille (IEF), sa légalité, les rendez-vous avec l’inspecteur et les différents apprentissages du petit garçon. Il apprend avec ses parents et ses sœurs, sans oublier ses amis également instruits à la maison. Il est également inscrit dans des clubs.

Il fait 27 pages et elles sont toutes illustrées. Le texte a une police qui limite les confusions visuelles, une façon de le rendre plus accessibles aux enfants dyslexiques.

L’autrice Marie Marchal, instruit deux de ses trois enfants à la maison.

extrait Anatole ne va pas à l'école

À qui s’adresse ce livre avec un héros en IEF ?

Comme dit précédemment, c’est d’abord un album pour les jeunes lecteurs, entre 3 et 7 ans. C’est la cible principale ce qui explique le vocabulaire assez simple et le format (parfait en lecture du soir). Toutefois les propos pourraient intéresser des enfants qui ne connaissent pas l’instruction en famille.

Je pense que c’est un bon livre à offrir à un enfant qui va bientôt être déscolarisé et qui se pose des questions. Par rapport à mon entourage, je pense surtout qu’il irait bien à des proches qui ne comprennent pas ce que c’est qu’être instruit à la maison. Car ce livre ne critique pas l’école, il ne prend pas position et donc on peut le lire sans avoir l’impression que ce choix d’instruction est le meilleur.

Quelques mots sur Anatole et son nouvel ami

Couverture Anatole et son nouvel amiAvec le même héros et dans le même format, il existe aussi Anatole et son nouvel ami. C’est avant tout une histoire d’amitié avec un petit garçon en fauteuil roulant. Le style graphique et le texte sont bien dans la même veine qu’Anatole ne va pas à l’école. Les deux forment un début de série mais peuvent se lire de façon totalement indépendante.
Là encore, on est sur un livre qui cible les enfants qui n’ont pas de point commun avec le personnage, c’est-à-dire qui ne sont pas handicapés. Le texte évite quasiment tous les tropes habituels et il place même un élément hyper important dans le récit : tant que l’on ne connaît pas une personne, on ne lui demande pas de nous réciter son historique médical justifiant de son handicap !
Le seul trope maintenu est que l’enfant en fauteuil roulant est exclu d’un groupe à cause de son handicap et sert donc à une discussion sur comment réagir face à une injustice.
Dans l’ensemble ça me semble un bon livre mais n’étant pas concerné par la question du handicap, je me réserve le droit de modifier cet article si je vois des retours par des personnes handicapées.

Extrait Anatole et son nouvel ami

Mon avis critique sur Anatole ne va pas à l’école

J’ai trouvé la lecture mignonne et j’aime bien le côté classique et aéré des illustrations. Toutefois, je dois dire que j’ai préféré L’école à la maison de Jonathan Bean car il présente une instruction qui n’a rien de lisse.
Ici, Anatole semble avoir une vie idéale pour Instagram : la maison est rangée, les activités sont bien compartimentées, la fratrie se soutient dans ses apprentissages respectifs. D’un autre côté, cela en fait un livre que je me vois confier à plusieurs des grands-parents de ma fille, car c’est rassurant, structuré, ordonné.

Autre point très positif : il est inclus le rendez-vous avec l’inspecteur de l’éducation nationale. C’est un moment important pour tous les enfants puisque ça a lieu une fois par an et que c’est ce qui permet de continuer l’année suivante. Sauf que comme Nine l’a dit un brin amer, ça ne ressemble pas à la réalité. Anatole reçoit chez lui l’inspecteur et celui-ci prend le temps de regarder ses supports.

Par contre, je n’ai pas compris la double page finale, elle tombe comme un cheveu sur la soupe. Elle n’enlève rien au reste du récit, mais ça fait très bizarre, comme une volonté de bonne parole pour la paix sur Terre et un futur ensoleillé en rassemblant nos connaissances et en acceptant nos différences (associée à une carte du monde sur laquelle figurent 17 enfants dont 15 blancs…).

extrait Anatole ne va pas à l'école

Les plusavantages

Les moinsInconvénients

  • Un héros en IEF
  • Pages aérées
  • Bonne lisibilité
  • Inclus les RDV officiels
  • Vocabulaire plutôt simple
  • Couverture souple très fine

Conclusion

Je crois que le plus important ici est que ce livre existe et qu’il soit explicitement question de l’instruction en famille. Je connais quelques autres récits qui en parlent (surtout pour les enfants plus grands) mais le mode d’instruction est tellement anecdotique que seul ceux qui connaissent les alternatives à l’école le remarquent.
Car nos enfants ont besoin d’être représentés. Le format livre donne un côté officiel et réel à tout ça. Être instruit à la maison est alors quelque chose de bien plus grand qu’une lubie des parents. Et quand un inconnu déclare haut et fort qu’il est interdit de ne pas aller à l’école, de telles lectures rendent plus facile de répondre sans hésitation que si, c’est possible.

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