C’est l’heure de la reprise pour les familles IEF. La reprise mais sans le passage par la case école. Pas de nouveau cartable mais souvent un nouvel élan. Alors voici quelques astuces pour une (non) rentrée IEF au top en tant que parent.
Et oui, pour une fois, il ne s’agit pas d’un article avec les meilleurs manuels et les outils indispensables. On se concentre sur le parent celui qui est prof-chauffeur-cuisinier-secrétaire-garde-malade et bien plus encore.
Au fait, on part du principe que le rangement a été fait avant l’été, car c’est ce qu’on a fait (on vous en parle ici). Les feuilles de brouillon sur lesquelles il ne reste plus un centimètre de blanc sont parties au recyclage et les tubes de colle vides ont été remplacés par des pleins. Mais en réalité, chacun fait cette étape de rangement quand ça l’arrange.
Adhérer à une association, un collectif de défense de l’IEF
La situation de l’instruction en famille en France est inquiétante. Il est de plus en plus difficile d’obtenir ce mode d’instruction. Pour résister, le premier geste, le plus facile (même si ce n’est pas forcément le plus économique) est de se fédérer.
→ Adhérer à une association
→ Rejoindre un collectif local
→ Suivre les comptes sur les réseaux sociaux de ces associations et collectifs
→ Partager leurs publications, transférer leur newsletter
Ce sont quatre actions simples qui donnent du poids à ces associations et qui renforcent leur pertinence pour prendre la parole et défendre nos droits.
Bloquer du temps pour ne pas être que parent
« Les enfants n’apprennent pas ce qu’on leur dit mais ce qu’on leur montre. »
Cette phrase toute faite n’est pas la plus pertinente dans le contexte de l’IEF mais ici il est question de la personne que l’on est. À quoi ça sert de dire aux enfants que c’est bon pour la santé de faire du sport si on n’en fait jamais ? Qu’il faut savoir dire « non » pour se protéger si on ne s’occupe pas de soi ? Que le temps pour soi est indispensable à l’équilibre de chacun si on ne s’isole pas soi-même.
Donc ok, A va fait du karaté, B de la natation et C de l’équitation.
Mais au moment d’établir le programme, avant de rajouter une énième activité aux enfants qui vous transforme en chauffeur de taxi, on s’assure d’avoir sa propre activité. Il est même possible de commencer par une activité mensuelle si vous avez du mal à vous prioriser.
Tous les clubs sportifs acceptent les débutants.
On peut marcher ou nager seul ou avec une seule copine.
De plus en plus de cafés et librairies proposent des clubs tricot ou lecture.
On peut même apprendre une nouvelle langue ou simplement sortir entre amis et sans enfant une fois par mois.
Peu importe, mais notez-le sur le planning hebdomadaire !
Fixer des objectifs sur l’année
C’est une proposition incluse dans le planning IEF à imprimer et personnaliser.
Chaque rentrée, ma fille et moi-même remplissons une page avec nos objectifs. Il y a au moins un objectif par matière scolaire (enfin en français, maths, langues vivantes, sciences, histoire-géo) puis dans les cases « famille », « sport », « sorties » et « divers ».
Au fil des ans, cela varie énormément. Il y a eu « être capable de lire toute seule », « avoir une nouvelle ceinture en karaté », « aller au musée un mois sur deux », etc.
Cela laisse les enfants s’exprimer, ça peut servir de feuille de route. On peut se poser en janvier pour faire le point. Et systématiquement en fin d’année, on revient dessus et on voit que oui, de nombreux objectifs ont été atteints.
S’organiser à plusieurs
L’instruction en famille demande énormément d’énergie et de disponibilité au parent qui instruit (principalement la mère). Alors ne restez pas toute seule !
Prenez l’initiative, repérez d’où viennent les autres enfants qui participent aux mêmes activités que les autres, puis offrez votre disponibilité.
L’année où j’ai été la plus entourée est celle où j’ai commencé en disant à deux familles « chaque mercredi, je suis dispo pour emmener X et Y à l’école de musique ». Les enfants appelaient ça le petit bus et étaient ravis. Moi, à ce stade, je ne faisais que ce que j’aurai dû faire de toute façon.
En retour l’une des familles a proposé de ramener les enfants en question et je me suis sentie à l’aise pour demander de l’aide d’urgence pour garder ma fille un matin.
N’attendez pas que ça vienne des autres ! Prenez l’initiative. Au pire, vous faites ce qui était prévu avec un enfant de plus, au mieux, vous recevez du soutien. Au pire, vous arrêtez l’année suivante, au mieux vous avez de nouveaux invités à la fête d’anniversaire.
Il en va de même pour les sorties entre familles en IEF.
Combien de fois j’ai entendu « il ne se passe jamais rien dans notre région ». Il ne tient qu’à chacun de proposer un pique-nique, une visite de musée, peu importe. Choisissez la date avec une famille que vous connaissez déjà (au pire vous serez deux), puis postez sur un ou plusieurs réseaux de votre coin (Facebook, WhatsApp, Telegram, ça varie beaucoup).
Vous pouvez aussi proposer un club lecture ou pourquoi pas un club sciences.
S’instruire, ce n’est pas que pour les enfants
Actuellement en France, il est nécessaire d’avoir le bac (ou plus) pour instruire ses enfants (en motif 4). C’est un examen ouvert à tous, il est possible de le passer à n’importe quel âge ou d’obtenir une équivalence.
Plusieurs parents ont entrepris cette démarche depuis le changement de la loi et bravo à eux !
Mais apprendre, ce n’est pas juste passer des diplômes.
Dans la formation pour être prof de langues, de nombreuses facs incluent obligatoirement un cours de débutant an langue étrangère. Il s’agit de se remettre dans la posture de celui qui n’y connaît rien pour réfléchir aux deux côtés d’un apprentissage : celui qui apprend, celui qui enseigne.
En tant que parent qui instruit, les possibilités sont multiples. Alors voici une mini sélection (uniquement des titres que j’ai lus) en lien avec ce boulot de chaque instant.
– Libre pour apprendre de Peter Gray est mon coup de cœur absolu. Il est très facile d’accès et il concerne le jeu comme outil d’apprentissage et d’intégration dans la société. De nombreux exemples sont issus des jeux libres dans une école démocratique. J’ai même enregistré un podcast sur ce livre tellement je l’apprécie !
– 100+ idées pour venir en aide aux élèves dysorthographiques est un livre dans lequel on pioche. Il n’est pas particulièrement fait pour être lu de la première à la dernière page. Il se concentre sur un trouble dys souvent mis à la trappe, la dysorthographie car on associe trop la lecture et l’écriture.
– Parents d’ado à haut potentiel est aussi un livre dans lequel on pioche. Il est construit à partir de questions liant adolescence et haut potentiel, ce qui permet de lire directement ce que l’on veut. Mais j’ai trouvé tout le contenu très riche donc je l’ai lu d’un bout à l’autre. Une interview des auteurs est disponible car ils ont aussi personnellement opté pour l’instruction en famille.
– Kiffe ta race, explorer les questions raciales sans tabou me semble une lecture importante même si indirectement lié à l’IEF. Ce mode d’instruction a été limité dans le cadre d’une loi islamophobe. Cette lecture permet de prendre conscience de tout ça, d’avoir une vision plus complète et critique de notre société et donc de proposer une instruction antiraciste. Bonus : le livre est disponible en poche !
– La différence invisible est une bande dessinée de vulgarisation sur l’autisme via une biographie simple et percutante.
Et pour finir, le titre que je n’ai toujours pas lu et qui questionne le lien adulte/enfant au sein de la société : Une enfance en nORd. Je n’en ai entendu que le plus grand bien.
Conclusion
Alors, prêt pour une nouvelle année ?
Aussi bien sur le blog qu’en boutique, nous sommes là pour vous aider, pour faire communauté, quelle que soit votre façon de faire l’instruction en famille. Alors n’hésitez pas à nous contacter, à utiliser le moteur de recherche en haut de page et à profiter de la présence de vos enfants.
Les photos sont issues du site Pixabay.